L'esprit humain s'articule autour de 3 principes fondamentaux, selon Bakounine, que sont l'animalité humaine, la pensée et la révolte, Camus qualifie cette dernière de "métaphysique" et insufflée par la prise de conscience du profond désaide (1) humain (voir note... ou pas).
Pour ce dernier, la révolte métaphysique est la nécessaire conséquence de deux perceptions antinomiques qui investissent l'individu :
- Conscience de l'universalité - l'individu ressent de plus en plus l'universalité de sa qualité d'être humain et des droits et devoir qui en découlent (on peut illustrer cela par l'avènement récent de la notion de Droits de l'Homme). Il s'agit d'une prise de conscience qui n'est pas personnelle (ma liberté pratique à un instant t, ma dignité, ...) mais universelle (la liberté, la dignité humaine, ...)
- Principe de réalité - dans le même temps, l'individu constate, dans la pratique, la négation pure est simple de ces principes d'universalité (l'arbitraire, l'injustice, ... règnent) : c'est la constatation déchirante de l'absurde
C'est de cette radicale opposition que nait la légitime révolte métaphysique, du moins quand l'individu ne sombre pas dans l'acceptation pure et simple ou le renoncement ultime. Certains ont fait ce dernier choix.
Une des caractéristiques de la révolte, qu'elle tire de l'universalité de sa source qu'est la prise de conscience de la condition humaine, est qu'elle n'est pas motivée par l'égoïsme de l'individu, mais qu'elle traduit une aspiration qui va bien au delà de sa propre personne : dans la révolte, je m'insurge du bafouement de La liberté humaine en général non pas de Ma liberté personnelle en particulier.
C'est d'ailleurs de ce sentiment d'universalité que la révolte tire sa force : si on se bat pour soi, on se sacrifie pour tous. Le sentiment du martyr n'est pas absent dans la démarche du révolté. La logique étant qu'in fine, si ses fondamentaux sont niés en général à l'espèce humaine, en tant qu'individu conscient mon meilleur mouvement est de me sacrifier pour elle : que ferais-je de ma vie quand les universaux auxquels je m'identifie sont bafoués ?
Les derniers évènements dans les pays du Maghreb sont, à mon sens, un exemple, et ce de manière décorrélée de la récupération géopolitique inévitable qui sera faite de la révolte en question : cruel rappel du principe de réalité et excellente illustration de la cyclicité du processus.
- L'élément déclencheur a été le sacrifice d'un révolté qui s'est immolé par le feu, suivi bientôt par d'autres. La révolte, un phénomène contagieux ?
- Les individus dans leur grande majorité ont pris assurément le risque de subir des dommages personnels voire de mourir dans la défense d'universaux qui les dépassent.
- La révolte n'a pris de l'envergure qu'à partir du moment où une très grande majorité des classes du pays a pris conscience de la condition générale des individus (universalité), aidé en cela par ce que les classes moyennes sentaient le vent social tourner pour elles (ces classes moyennes, quelle catastrophe idéologique...) ;)
Ma conclusion ne sera pas : "heureux soient les simples d'esprit blabla..." mais plutôt sous forme de pique : si certains ont prônés "indignez-vous !", concluant par la nécessité d'aller voter PS (c'est à dire statu-quo)... j'aurais plutôt tendance à prôner "révoltez-vous !" (2) , les conséquences n'ayant alors pas besoin d'être soufflées.
Pour ce dernier, la révolte métaphysique est la nécessaire conséquence de deux perceptions antinomiques qui investissent l'individu :
- Conscience de l'universalité - l'individu ressent de plus en plus l'universalité de sa qualité d'être humain et des droits et devoir qui en découlent (on peut illustrer cela par l'avènement récent de la notion de Droits de l'Homme). Il s'agit d'une prise de conscience qui n'est pas personnelle (ma liberté pratique à un instant t, ma dignité, ...) mais universelle (la liberté, la dignité humaine, ...)
- Principe de réalité - dans le même temps, l'individu constate, dans la pratique, la négation pure est simple de ces principes d'universalité (l'arbitraire, l'injustice, ... règnent) : c'est la constatation déchirante de l'absurde
C'est de cette radicale opposition que nait la légitime révolte métaphysique, du moins quand l'individu ne sombre pas dans l'acceptation pure et simple ou le renoncement ultime. Certains ont fait ce dernier choix.
Une des caractéristiques de la révolte, qu'elle tire de l'universalité de sa source qu'est la prise de conscience de la condition humaine, est qu'elle n'est pas motivée par l'égoïsme de l'individu, mais qu'elle traduit une aspiration qui va bien au delà de sa propre personne : dans la révolte, je m'insurge du bafouement de La liberté humaine en général non pas de Ma liberté personnelle en particulier.
C'est d'ailleurs de ce sentiment d'universalité que la révolte tire sa force : si on se bat pour soi, on se sacrifie pour tous. Le sentiment du martyr n'est pas absent dans la démarche du révolté. La logique étant qu'in fine, si ses fondamentaux sont niés en général à l'espèce humaine, en tant qu'individu conscient mon meilleur mouvement est de me sacrifier pour elle : que ferais-je de ma vie quand les universaux auxquels je m'identifie sont bafoués ?
Les derniers évènements dans les pays du Maghreb sont, à mon sens, un exemple, et ce de manière décorrélée de la récupération géopolitique inévitable qui sera faite de la révolte en question : cruel rappel du principe de réalité et excellente illustration de la cyclicité du processus.
- L'élément déclencheur a été le sacrifice d'un révolté qui s'est immolé par le feu, suivi bientôt par d'autres. La révolte, un phénomène contagieux ?
- Les individus dans leur grande majorité ont pris assurément le risque de subir des dommages personnels voire de mourir dans la défense d'universaux qui les dépassent.
- La révolte n'a pris de l'envergure qu'à partir du moment où une très grande majorité des classes du pays a pris conscience de la condition générale des individus (universalité), aidé en cela par ce que les classes moyennes sentaient le vent social tourner pour elles (ces classes moyennes, quelle catastrophe idéologique...) ;)
Ma conclusion ne sera pas : "heureux soient les simples d'esprit blabla..." mais plutôt sous forme de pique : si certains ont prônés "indignez-vous !", concluant par la nécessité d'aller voter PS (c'est à dire statu-quo)... j'aurais plutôt tendance à prôner "révoltez-vous !" (2) , les conséquences n'ayant alors pas besoin d'être soufflées.
Notes :
(1) Désaide : notion ~freudienne qui recouvre le sentiment humain (plus particulièrement du nourrisson) d'être livré aux aléas de la vie et de la nature sans réel contrôle sur eux. Un moyen de se donner l'illusion de contrôle sur les puissances de la nature consiste à les investir d'une individualité propre, divine, ce qui dès lors introduit à la fois un peu de raison anthropomorphe dans l'arbitraire naturel et un moyen d'influence : l'apitoiement de la divinité par la prière. Quand l'illusion métaphysique tombe sous les coups de la prise de conscience matérialiste, le désaide assaille l'individu. (Cf. sentiment océanique)
(2) Si toutefois cela est autorisé par la loi, bien sûr... :)
(2) Si toutefois cela est autorisé par la loi, bien sûr... :)
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