samedi 19 février 2011

Lobbying de l'industrie agroalimentaire contre le jardin Bio et les micro-productions locales

Un article afin de relayer cette information invisible depuis la France : les lobbys agroalimentaires, dont Monsanto, tentent d'étouffer les "jardins Bio" et la micro-production locale qui ne répondraient pas à leurs standards de production (agriculture intensive, pesticides, intrants chimiques, OGM, concentration, standardisation...).

Comment ? Au travers du Food Safety Modernization act of 2009. Ce dernier prévoit en effet la mise sous contrôle de l'état (des lobbys qui instrumentent ce dernier ? Je dois faire du mauvais esprit...) des petites exploitations ne répondant pas aux normes édictées. Objectif de la manœuvre : pousser à la faillite les petites exploitations ne pouvant supporter l'investissement d'une mise aux normes ou ne le souhaitant pas, marginalisation des pratiques locales, éviction des filières et pratiques alternatives. Enjeux : laisser les grandes industries seules sur un marché totalement dépendant.

Il ne faut pas croire que cela ne nous concerne pas ; nous prenons en effet la même voie, sous les coups de boutoirs d'une Europe dont les règlement et normes s'imposent. Exemple l'obligation pour les fermes d'installer des laboratoires quasi-stériles pour leurs opérations de traitement des aliments, l'interdiction de pratiques ancestrales fromagères ou, plus inquiétant encore, l'interdiction progressive par la loi des pratiques phytothérapeutiques ancestrales, durables, maîtrisées et efficaces... sauf sur le plan capitalistique pour les gros de l'industrie pharmaceutique bien sûr (l'infusion de pissenlit ou queues de cerises, ramassés au coin du jardin, ne leur rapporte rien).

Le néo-libéralisme et ses principes de marché libre, autorégulation et déréglementation, se vend comme principe de liberté ; en réalité il aboutit à la mise en place d'un système totalitaire marchand dans lequel les intérêts financiers de quelques grandes structures finissent par s'imposer à tous inconsidérément de toute autre considération non capitalistique. Le citoyen, dépossédé dans un premier temps de son savoir faire (prolétarisation, procédurage) et de ses capacités critiques (baisse de l'éducation [1], système médiatique spectaculaire de contrôle [2]), l'est peu à peu de ses capacités de subsistance remise entre d'autres mains, ce qui, d'une manière ultime, l'asservit totalement au système.
Savoir faire, esprit critique, subsistance.
Celui qui contrôle la nourriture édicte les règles.


Quelques liens en français, peu nombreux, sur ce Modernization Act (HR 875) aux USA (dont nous suivons la ligne de conduite) :

Quelques liens en vrac sur la société totalitaire marchande :
  • Interdiction des plantes médicinales, Mediapart
  • De la servitude moderne, en plusieurs parties - ce film qui résume les rouages de la société totalitaire marchande de manière générale, dans le style de Guy Debord (La société du spectacle) mais en mieux est conceptuellement violent : il nous jette froidement à la face notre situation d'esclaves modernes qui s'ignorent, situation décortiquée méthodiquement et exposée sans concessions.
    On ne saurait trop recommander ce film même s'il vaut généralement mieux s'être posé quelques remises-en-question en amont...
Notes :

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