Dernier article en date posté par Daniel Peron. (Dont je vous incite vivement à aller voir les créations artistiques ! Ainsi que le blog complet.)
Il se penche ici sur cette caractéristique humaine très intéressante que d'être capable d'une objectivation lucide intransigeante tout en y préférant, dans la plupart des cas il faut le dire, la douce mélodie d'un aveuglement à base d'illusions rassurantes...
Auto-censure, consensus mou, acceptation, résignation, moutons... je vous laisse lire :
On va me dire qu'il est inutile d'ouvrir un blog si c'est pour pointer encore vers un article trouvé grâce à Citoyen.eu.org, et je répondrai que ma fois si, cela fera toujours un pointeur de plus vers l'article, si modeste que soit une telle contribution, et puis ce site est tellement pertinent... ça me donne une occasion de plus d'en faire la pub ! Citoyen.eu.org !!
Pour ne pas être d'une utilité purement epsilonesque, ne serait-ce que pour moi-même (!), voici une synthèse des idées ci-amenées.
Introduction de l'auteur :
Rares sont les études qui se sont intéressées au fonctionnement de la télévision et à ses effets sur le cerveau du point de vue du citoyen. Comment la télévision prépare-t-elle le téléspectateur à ingérer ses contenus ? quelle fascination exerce-t-elle ? Après plus de quarante ans de programmes de masse, elle aurait dû lasser déjà.
Or le constat est inverse : elle ne lasse pas. Pire, elle intoxique. Elle enchaîne les foyers, colonise les pensées quotidiennes, s'implante dans les espaces publics, après avoir déjà largement modifié l'espace social et familial. Constat global de ces études : la télévision affaiblit la capacité d'attention, engendre un état d'hypnose sous couvert de relaxation, elle se passe de l'activité intelligente, critique, l'altère même, mettant les neurones au repos. Une détente favorable à une imprégnation efficace par les contenus publicitaires et autres messages de propagande. Sans se focaliser sur les contenus, et le monde parallèle dans lequel emmène la télévision, certaines de ces études montrent que chez l'enfant, une exposition précoce et répétée à la télévision empêche sa construction psychique. Une question de médium, plus que de programmes. Voici le détail de quelques études - restées discrètes, et pour cause. [...]
Un état de sommeil éveillé
Si l'image est projetée sur un écran, au cinéma, dans le cas de la télévision c'est le téléspectateur qui est lui-même l'écran : envahissement de l'esprit, impact émotionnel direct et manque d'extériorité et donc de recul critique en sont la conséquence.
Autre effet, la télévision plonge le cerveau dans un état de somnolence ce qui le place face aux images dans un état d'hypnose. Ces conclusions s'appuient sur la constatation à l'aide d'un électroencéphalogramme de l'activité du cerveau de téléspectateurs.
Certains établissent même un parallèle entre les effets de la télévision et les techniques de lavage de cerveau, tous deux consistant en la génération d'un état de désensorialisation du sujet qui permet de rompre le sentiment d'extériorité des scènes et ainsi de "faire passer le message" (publicitaire) en plaçant la télévision comme une extension directe du cerveau...
Ainsi détendre, faire rire ou faire pleurer, au fil des émissions, prépare le cerveau à somnoler dans l'attente aussitôt assouvie d'épisodes qui se succèdent, tout en éteignant l'activité critique (ce qui est le cas d'une majorité d'émissions). Ce qui évoque la bévue de Le Lay au sujet de la mission de TF1 de préparer au mieux le cerveau pour les publicitaires et de leur vendre «du temps de cerveau disponible». [...] Le téléspectateur, passif devant son écran, ne va opposer aucune résistance au conditionnement publicitaire.
La situation est bien plus grave concernant les enfants ; les publicitaires ciblent désormais les bébés...
Il a notoirement été montré qu'une exposition à la télévision avant 3 ans d'âge prépare l'enfant à des troubles de l'attention quelques années plus tard.
L'étude confirmait l'hypothèse selon laquelle la consommation audiovisuelle précoce engendre une modification de la synaptogenèse, c'est-à-dire de la formation du cerveau infantile et de son appareil psychique.
Quand on voit que dans bon nombre de foyers français - et, au delà, mondiaux - la télé est allumée quasiment en permanence, captant l'attention des plus jeunes et plus vulnérables, ça calme...
Retards du langage qui est bien moins conditionné par les paroles passives de la télévision que l'échange actifs avec les proches, absences des expériences motrices et sensorielles durant le gobage passif des images par l'enfant et qui pourtant sont structurelles dans sa formation psychomotrice. (Cf. Piaget ou Winnicott)
Le CSA a ainsi adopté, le 22 juillet 2008, une délibération interdisant aux éditeurs français de proposer des programmes spécifiquement destinés aux enfants de moins de 3 ans.
Combien de temps cette délibération tiendra-t-elle devant la pression des lobbies (lobby-s) publicitaires et le cynisme des annonceurs et producteurs ?
Perte d'attention, agressivité et consommation télévisuelle
Au lieu de la volonté politique pro-sécuritaire actuelle de voir dans les troubles enfantins du comportement des "prémices annonciateurs de la délinquance", ne faudrait-il pas plutôt se pencher du côté des causes et notamment de la surconsommation télévisuelle chronique devenue courante dans la plupart des foyers ?
Il semble que la consommation d'images télévisuelles ou de jeux vidéo ne favorise pas l'activité mentale requise par l'école et que certains problèmes d'échec scolaire, d'inattention et d'agressivité juvénile soient à mettre en rapport avec cette consommation de télévision.
Distraire, hypnotiser, gouverner
Ou la traduction techno-moderne dangereuse du fameux "du pain et des jeux".
La conversation autour des séries télévisées ou des fictions est associée à un sentiment d'évasion mais aussi de dégoût de soi. Cet arrière-monde télévisuel est proche d'une toxicomanie. Et celle-ci se trahit comme pour toute addiction par le dégoût qui s'associe au geste de s'installer devant son téléviseur et de disposer son esprit à ingurgiter des émissions sans distinction. Créant une illusion de satisfaction et un monde parallèle, elle agit aussi au détriment de l'implication de chacun dans la réalité sociale et politique.
Laissant ainsi le champs libre à ceux qui en tirent les ficelles (VGA ou DVI) pour diriger - oups, pardon - gouverner ce troupeau bien servile et maléable. Gilles Châtelet parlait de "cyber-zombies"...
Télévision. Forme de passivité générale où chacun se replie chez soi dans les arrière-mondes télévisuels, abandonnant les lieux sociaux et de débat. Un monde meta-orwellien où l'arme n'est pas le contrôle a posteriori des actes de l'individu (même si on le met en place en prime) mais bien mieux le contrôle des pensées a priori via le media télé.
Conditionnement social pour faire entrer les gentils moutons dans le schéma complet, l'individu est une partie mécanisée du tout. Ne connaissez-vous donc pas un certain mot pour décrire un tel régime politique ?
[...] Le cachet du journal télévisé avalé, c'est l'heure de la fiction.
«Mettez-vous à l'heure de France Télévisions», signalaient il y a peu les écrans pour habituer au nouveau rythme des chaînes publiques. Le nouveau slogan de France Télévisions sonne comme l'heure de la mise au pas du téléspectateur. Sans publicité, mais pas sans autres formes de discours de propagande. Rappelons que la loi audiovisuelle [...], au-delà de son intérêt très éventuel pour la culture, [...] a été imposée avant d'être votée et installe le président de la République comme responsable quasi direct d'un nombre considérable de chaînes et radios.
De plus, chacun sait que la publicité se glisse aussi à l'intérieur des émissions et dessins animés pour enfants, en dehors des fameux «tunnels» de pub, et qu'elle saura mieux encore s'y distiller, plus subliminale.
Enfin, il n'a pas fallu deux mois pour qu'en guise de théâtre, on ait l'Elysée. Quel plus bel exemple de cet usage familier et manipulateur de la télévision que des allocutions ultralumineuses dans un décor élyséen, sur plusieurs chaînes, face à des journalistes triés sur le volet et bien dociles ?
Petite cerise sur le gâteau, en prime : cette vidéo montre des enfants devant (dans ?) la télévision. Je crois que ça parle de soi...
Ce site propose tout un panel de chiffres concernant l'humanité et qui quantifient de manière très tangible notre impact. Les chiffres ne sont en effet pas statiques mais varient comme en "temps réel" donnant pour certains une impression de vertige...
Une lecture intéressante pour les courageux. Je ne présumerai pas de ce que valent les positions de M. Jorion de manière générale, -- sur son blog figure tout de même en première place un lien vers celui de Jacques Attali... - mais l'article est intéressant en soi en ce qu'il dissèque le traitement du partage des richesses produites par le modèle capitaliste d'une manière synthétique et avec une certaine ambition holistique, si l'on peut dire.
[...] Le fait que les travailleurs n’obtiennent leurs salaires que comme reste, une fois que capitalistes et patrons se sont servis, explique pourquoi leur productivité croissante ne débouche ni sur une diminution du nombre de leurs heures de travail, ni sur une diminution du nombre de ceux qui ont à travailler. La seule chose que cette productivité croissante engendre, c’est une accélération du retour des crises de surproduction. Et s’il faut toujours produire davantage, c’est parce que capitalistes et patrons en tirent bénéfice, et ceci, quel que soit l’état de délabrement dans lequel la planète finit par se retrouver à la suite de ça. [...] (*)
(*) Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimerici.
Quelques rappels historiques, pour arrêter d'entendre que les gentils américains sont venus nous sauver de la guerre et que nous leur devons tout. Je mets les liens et vous laisse lire...
L'agriculture intensive, chimique et anti-naturelle, constitue rien moins qu'un viol de la terre arable, situation que cette dernière ne saurait supporter bien longtemps avant de se "suicider". On la comprend...
Nous ne faisons plus de culture en Europe, nous gérons des pathologies végétales.
On maintient en vie des plantes qui ne demandent qu'à mourir.
Nous ne nous intégrons plus au sein des cycles naturels, nous les contraignons au delà de toute notion d'équilibre biologique (rendement, rendement, rendement...) puis nous traitons les pathologies qui sont naturellement la conséquence d'un tel déséquilibre (pesticides, fongicides, hormones, OGM, ...), traitements qui dénaturent encore plus le cycle, et la boucle est bouclée.
Je feuilletais l'autre jour, chose qui ne m'était je dois l'avouer jamais arrivé, le magazine Cultures. Vous n'imaginez pas à quel point ce que Claude Bourguignon dénonce là est vrai : c'est un publi-reportage de long en large, fongicide par ci, désherbant par là, semences bidules qui déchirent mais qu'il faut racheter chaque année, ... Problème, solution (miracle, et chimique). Problème, solution (miracle, et chimique). Problème, ... Assez alarmante, ma lecture.
"Vivre et penser comme des porcs" est le titre d'un livre de Gilles Châtelet, mathématicien de son état, qui a la fin de sa vie - juste avant qu'il ne mette fin à ses jours, pour être précis - jette son désarroi sur l'état et la marche de notre société (pour ne pas dire civilisation) capitaliste, consumériste, "zombifiante" actuelle.
Un extrait qui résume bien la problématique cruciale abordée :
Promouvoir un travail sans temporalité propre, totalement inféodé à la commande sociale – qu'elle vienne du fouet ou de la faim pour le travail-corvée ou d'une psychologie mutilée de cyber-zombie pour la Surclasse –, incapable de s'articuler avec une intensification de l'individuation pour de grandes masses humaines, bref, se contenter de faire proliférer les cas particuliers d'une espèce : serait-ce tout ce qu'il reste à espérer de l'humanité ? — Vivre et penser comme des porcs, de Gilles Châtelet, Gallimard, p. 160
Une lecture cinglante de remise-en-cause que je ne saurais trop vous conseiller même si elle s'avère radicale -- l'esprit critique, le vrai : celui qui n'hésite pas à aller jusqu'à la sape pure et simple des principes qui nous semblent pourtant acquis comme "fondamentaux", étant toujours plus que le bienvenu, bien qu'étant généralement, et peut-être aujourd'hui plus que jamais, des plus rares... (Ô contresens de l'histoire !)
Pour citer un blog : "Un seul reproche… c’est d’avoir rabaissé le porc à notre image."
Eh oui, les multiples films et romans d'horreur à la Stephen King (of the soup) et autres qui font référence à cette fameuse caractéristique burlesque d'être "construit sur un ancien cimetière indien", confère "Simetière" ou autre "Braindead / Dead Alive", sont tout à fait dans le vrai car c'est une vérité générale à grande échelle.
Lisez-donc à ce titre les propos désabusés de Chef Seattle ci-dessous qui fustige par avance l'avidité, le détachement de la Terre, l'irrespect à l'endroit de cette dernière, le nihilisme in fine, ... de notre civilisation occidentale venue envahir un territoire et, violemment, l'asservir, le rentabiliser, le saccager, le détruire aujourd'hui. Adieu ruisseaux, prairies, bisons, aigles et mémoires ancestrales, place à la conquête sauvage de la Nature, le déracinement des êtres et la violence totale. "Nous verrons." conclut Chef Seattle - c'est tout vu, malheureusement.
Nous n'avons pas su écouter des propos si sages qui prédisaient bien avant l'heure le futur noir que nous sommes en train de construire pour nos enfants. Pire, tout porte à croire qu'on les a raillés - puis oubliés comme balivernes d'un autre âge, quand elles sont intemporelles.
Soyons maudits à jamais sur notre cimetière indien.
Une remise en cause, par un économiste de renom qui ne se contente pas de suivre le sens du vent, de l'approche de la crise par nos chers politocards internationaux et des modèles descriptifs sur lesquels ils se basent comme sur parole d'évangile : il se pourrait que la présente secousse socio-économique dépasse tellement les derniers hoquets de l'économie qu'elle sorte du champs descriptif et prédictif de nos modèles de "calcul" fondés sur des hypothèses invérifiées relevant de la plus simple pensée magique.
Les propositions de l'auteur pour sortir de l'ornière sont à la hauteur de celles mises en oeuvre lors de la crise de 29, exception faite que nous ne "bénéficierons" pas d'une guerre pour relancer la production.
Si ce point de vue s'éloigne de la politique de l'autruche en vigueur actuellement, il n'en reste pas moins que certains griefs peuvent lui être appliqués, et notamment le non-abandon de la sacro-sainte idée que la croissance et la production (pour ne pas dire le productivisme absolu) sont les piliers nécessaires de la (de toute ?) société. L'un des moyens d'interventionnisme évoqué est l'emploi des chômeurs par l'état à des tâches allant dans le sens de la "durabilisation" de nos moyens énergétiques notamment ; cependant n'est-il pas antinomique d'investir le durable dans le but... de relancer une croissance humaine productiviste, croissance même qui est en train de consumer à grands feux notre écosystème entier ?
Qui suis-je ? Où suis-je ? Dans quel état j'erre ? Malgré les baffes, l'humanité ne se pose toujours pas vraiment la question du "où vais-je ?".
Le salon Planète Durable a pour objectif d'informer sur les enjeux environnementaux à travers notamment des conférences, des débats et des animations. C'est aussi une véritable source d'inspiration pour mettre en place des solutions concrètes et limiter, chaque jour, notre impact écologique sur la planète.
Du jeudi 2 au dimanche 5 avril 2009 Lieu : Hall 7-1 - Paris expo, Porte de Versailles, Paris Heures d’ouverture : 10h à 19h
L'affaire Madoff a révélé un système d'escroquerie déjà connu dans les années 1920 et qui fit notamment la fortune de Charles Ponzi : le système de vente pyramidale, aussi appelé la chaîne de Ponzi.
Ce système constitue un réseau dont les membres paient pour entrer et doivent recruter de nouvelles personnes qui devront verser à leur tour un droit d'entrée. Chaque recruteur reçoit une part des droits d'entrée, l'autre part étant répartie dans la chaîne des recruteurs successifs, et ceci jusqu'à explosion de la bulle spéculative.
Un exemple simple : Imaginons que quelqu'un vous propose de lui donner 10€ et de vous rendre 20€ (Soit 100% d'intérêts...)
Bien entendu, le système n'est jamais aussi explicite...
On peut par exemple se demander si le système économique global est une chaîne de Ponzi. On trouve alors de grosses similitudes :
La stabilité du système n'est pas garantie
Le recrutement de nouveaux membres dans le système doit permettre de fournir par leur travail la richesse nécessaire aux anciens : enfants, population des pays pauvres
Le système dépend d'un élargissement de la base de la pyramide : basé essentiellement sur une hypothèse de croissance infinie
Certains avanceront quelques arguments contraires mais fort discutables :
Le système capitaliste semble stable Son histoire est relativement courte et la crise systémique actuelle (2008-2009) en dévoilent chaque semaine de nouvelles faiblesses
Le recrutement se fait naturellement, sans effort particulier de recrutement Depuis quand les enfants naissent-ils de leur propre volonté, et les pauvres se font-ils exploiter de leur plein gré ?
Les anciens permettent grâce à leurs investissement en capitaux aux nouveaux entrants de travailler et d'épargner. Ça tourne en rond, non ? Lire "Le petit Prince" lors de sa visite de la quatrième planète, celle du businessman...
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