samedi 5 février 2011

Ca sent le gaz... de schiste

Après avoir ravagé une partie des États Unis (un visionnage du documentaire Gasland et des pages d'information ci-dessous devrait vous convaincre de la non exagération du terme), les compagnies d'exploitation des gaz de schistes se penchent avidement sur le sous-sol français...

Pourquoi se méfier de ce mode d'extraction ? Simple :
  • La méthode est décrite ici (sur Wikipedia) : elle consiste à creuser un "trou" dans le sol et à y injecter un liquide sous haute pression composé d'eau et de divers composés chimiques dont on ne peut que se douter de l'effet sur la santé
  • Cette injection à haute pression, pour faire simple, provoque une micro-fracturation des roches sédimentaires que sont ces "schistes bleus" et la libération de gaz naturel qui est alors, en partie, capté
  • Seuls à peu près 50% des composés injectés dans chaque puits sont récupérés ; le reste s'en va nourrir les nappes phréatiques qui finissent dans nos verres
  • Le dégagement gazeux induit en arrive même à se retrouver dissout dans les eaux de consommation provoquant l'inflammabilité de l'eau du robinet dans certains cas (!)
  • Les conséquences des micro séismes locaux induits en profondeur par la technique ne sont pas connues ni maîtrisées
Aux USA, par le biais des systèmes de lobbys, les industries concernées par les bénéfices colossaux à tirer de cette exploitation ont placé son exercice au-delà des normes environnementales en vigueur : il leur est officiellement autorisé de polluer les eaux et l'air. Le bien commun qu'est l'environnement, détourné au profit d'intérêts financiers privés, est saccagé.

Sans aucune consultation démocratique, ces procédés ont d'ores et déjà été importés en France; des concessions pour exploration ont été données.
Dans l'attente d'une mise sous contrôle des conséquences environnementales de l'exploitation des schistes gazeux, de nombreuses voix s'élèvent pour exiger un moratoire immédiat sur ces exploitations dont l'impact est méconnu, sauf son impact financier sur les bénéfices de certaines sociétés, cela va sans dire...

La pétition peut paraître un moyen dérisoire d'implication politique, et d'une certaine manière elle l'est, cependant, dans une société encore démocratique (qui en tous cas le prétend encore), il s'agit bien du premier moyen de l'influence collective sur les organes régaliens sensés représenter son opinion.
A mon sens, il sera très certainement nécessaire de faire plus...

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