L'agriculture intensive, chimique et anti-naturelle, constitue rien moins qu'un viol de la terre arable, situation que cette dernière ne saurait supporter bien longtemps avant de se "suicider". On la comprend...
Nous ne faisons plus de culture en Europe, nous gérons des pathologies végétales.
On maintient en vie des plantes qui ne demandent qu'à mourir.
Nous ne nous intégrons plus au sein des cycles naturels, nous les contraignons au delà de toute notion d'équilibre biologique (rendement, rendement, rendement...) puis nous traitons les pathologies qui sont naturellement la conséquence d'un tel déséquilibre (pesticides, fongicides, hormones, OGM, ...), traitements qui dénaturent encore plus le cycle, et la boucle est bouclée.
Je feuilletais l'autre jour, chose qui ne m'était je dois l'avouer jamais arrivé, le magazine Cultures. Vous n'imaginez pas à quel point ce que Claude Bourguignon dénonce là est vrai : c'est un publi-reportage de long en large, fongicide par ci, désherbant par là, semences bidules qui déchirent mais qu'il faut racheter chaque année, ... Problème, solution (miracle, et chimique). Problème, solution (miracle, et chimique). Problème, ... Assez alarmante, ma lecture.
Je feuilletais l'autre jour, chose qui ne m'était je dois l'avouer jamais arrivé, le magazine Cultures. Vous n'imaginez pas à quel point ce que Claude Bourguignon dénonce là est vrai : c'est un publi-reportage de long en large, fongicide par ci, désherbant par là, semences bidules qui déchirent mais qu'il faut racheter chaque année, ... Problème, solution (miracle, et chimique). Problème, solution (miracle, et chimique). Problème, ... Assez alarmante, ma lecture.
Claude Bourguignon - Revitalisation biologique des sols
L'objection qui vient à l'esprit de beaucoup est la suivante : "Peut-être, mais comment arriverons-nous à nourrir les 7 milliards d'humains sur cette planète ?"
Quelques éléments de réaction et de réponse face à une telle remarque viennent immédiatement à l'esprit :
Quelques éléments de réaction et de réponse face à une telle remarque viennent immédiatement à l'esprit :
- Déjà, pourquoi devrions-nous être 7 milliards sur la planète Terre ? C'est un système fini, qui peut-être considéré comme fermé et qui donc ne pourra subvenir éternellement aux besoins d'une population humaine à la croissance démographique exponentielle. Ce qui nous amène au second point :
- A notre niveau de consommation, une telle démographie est intenable ; second palliatif après la baisse de la population mondiale, la baisse de la consommation individuelle. Nous européens d'aujourd'hui mangeons trop de viande (la production de viande a une empreinte écologique importante), avons un taux d'obésité infantile autour de 17% quand une immense - et de plus en plus immense - part de la population mondiale crève de faim, se contentant d'1/5e voire d'1/10e de ce que l'on consomme individuellement.
Je ne parle même pas des américains... (1/10e ferme) - Et quand bien même, il a été montré qu'il est possible de nourrir la population actuelle avec de la culture en mode bio exclusivement... à condition de réinvestir nos capacités de connaissance dans des savoir-faire aujourd'hui oubliés. En lieu et place de développements consuméristes absurdes et superfaitatoires, par exemple...
- Le démembrement, le partage de la terre sont aussi souvent évoqués, les concentrations fonciaires étant un facteur aggravant du mauvais partage des richesses.
- L'abandon des bio-carburants qui mobilisent des terres arables pour faire avancer des bagnoles quand certains n'ont pas même à manger. Délirant.
- Dessouder les lobbys agroalimentaires... (l'éternel problème vicieux des lobbys)
- ...
Ju²
Autres liens :
Où va le monde ?
Un état du monde sur l'écologie et l'économie au 10 décembre 2010, à l'initiative d'Yves Cochet, député de Paris.
Ju²Complément : à lire et rapprocher du sujet
2050 : The end of the growth era ? d'Anders Johansen & Didier Sornett
Je viens de lire ton texte et je ne peux qu'abonder dans ton sens. Le véritable défi est là: une population mondiale toujours croissante alors que l'agriculture a été sciemment sacrifiée. Soit en l'expulsant tout simplement, soit en la dopant sans cesse pour aboutir au constat ci-dessus... Et rien ne se fait ou si peu, faute d'une volonté réelle de résoudre le problème de la faim. Cela nécessiterait pourtant bien moins de ressources que tous les plans de sauvetage mis en place pour aider nos banquiers... Quand on veut, on peut: on ne s'est jamais autant agité et mobilisé depuis que les propres intérêts des pays nantis sont menacés...
RépondreSupprimerCroissance exponentielle ? Peut-être + rapide encore si on croit cet article (-> singularité à temps fini). La question est comment se passera le changement de régime ?
RépondreSupprimerLe concept de "knowledge-based society" rejoint la baisse de la consommation individuelle dont tu parles...
http://www.ess.ucla.edu/faculty/sornette/ENDofGROWTHeraESSAY3.pdf
Bonjour,
RépondreSupprimerMerci beaucoup pour ce commentaire et le document pointé.
Le concept de singularité en temps fini appliqué non plus seulement à la description de phénomènes naturels hors-humanité (tels les changements de phase) mais à notre espèce (l'Homme s'accepterait-il comme un phénomène parmi d'autres et non plus comme le centre du monde ?) est intéressant et inquiétant...
Je n'ai encore lu que le début de l'article, mais je vais d'ores et déjà le citer en source d'info dans l'article et pourquoi pas en faire un article synthèse (VF) + lien...